Je sais que je ne sais plus (paroles et musique : Caroline Harvey)
Paroles de cette chanson
À la fin des années 1990, à Montréal, j’ai participé aux finales d’un concours de chanson en tant qu’auteure-compositrice-interprète (Ma Première Place-des-Arts). À la dernière minute, j’ai concocté quelque chose sur le thème du succès de Jean Gabin « Maintenant je sais ». Ma création n’était pas très aboutie, je l’ai mise de côté et mon idée est restée en latence, à infuser en secret dans l’inconscient, comme un thé fort et parfumé.
À Noël, il y a quelques années, j’ai loué une maison de campagne à Avallon, en Bourgogne, où j’ai fait 14 heures de musique par jour pendant une semaine. Là, j’ai repris ma chanson, paroles et musique. La maturité aidant, je n’avais plus de mal à choisir les mots et les notes pour dire ce que je voulais dire.
Le poète Mallarmé disait : « On fait des poèmes non pas avec des idées, mais avec des mots. » Les chansons aussi !
Un Bémol à la guerre (paroles : Caroline Harvey ; musique : Scotty Wright)
Paroles de cette chanson
Pendant cinq ans, au tournant des années 2000, au Québec, j’ai été militante à temps plein pour la paix et la justice sociale. J’ai représenté le mouvement Les Artistes pour la Paix au sein d’une mission humanitaire qui s’est rendue en Irak dans le but de constater les dégâts des sanctions économiques et militaires sur la population civile. Nous avons visité des écoles, des dispensaires, et rencontré des ONG, des ministres, des responsables de l’ONU.
J’ai personnellement été très touchée par la dure réalité des artistes qui, à cause de l’embargo institué par le programme « Pétrole contre nourriture », n’avaient plus de matériel pour exercer leur art. Tout leur manquait, papier, pinceaux, couleurs, cordes pour leurs instruments. J’ai imaginé l’histoire du pianiste de cette chanson.
Pendant mes nombreuses années de tournée de par le monde, j’ai fréquenté un musicien de jazz américain, qui avait composé cette musique instrumentale. Comme pour matérialiser la magie de notre rencontre, mon texte et sa musique se sont unis comme s’ils avaient été faits l’un pour l’autre, alors que des années, des pays et des langues différentes les séparaient. Beau mystère …
Traverser l’amertume (Paroles : Johanne Alice Côté ; musique : Caroline Harvey et Stéphane Aubin)
Paroles de cette chanson
Cette musique a été écrite avec Stéphane Aubin, un des meilleurs pianistes et compositeurs du Québec. Nous n’avions pas 30 ans quand nous avons travaillé ensemble. Se furent de belles années de spectacles, mais nous n’avons pas enregistré de disque, de sorte que plusieurs de nos compositions, comme la princesse du conte, sont restées en quelque sorte endormies.
Mais certaines de nos chansons sont demeurées, au cœur de mon répertoire, la chair de ma chair, et je les ai chantées sur toutes les scènes depuis. C’est le cas de Traverser l’amertume, sur laquelle existait au début un tout autre texte de mon cru. Les méandres de la création ont fait qu’après quelques temps, c’est le texte de Johanne Alice Côté, écrivaine/parolière québécoise, qui s’est marié pour de bon avec cette musique.
Tobi (paroles : Caroline Harvey ; musique : Caroline Harvey et Léo Chupin)
Paroles de cette chanson
Je n’avais pas 20 ans quand j’ai commencé à composer des chansons. Parmi les toutes premières, se trouvait cette histoire de mes rapports compliqués avec les hommes… Avec le temps, la facture de cette chanson de jeunesse ne me convenait plus, et je l’ai mise de côté.
Mais elle est revenue et s’est imposée à moi sous une autre forme, celle de Tobi, que j’ai terminée pendant ce séjour très fructueux à Avallon, presque trente ans après la première version ! Si Léo Chupin, mon nouveau réalisateur, est crédité dans la composition, c’est qu’il m’a suggéré en studio de chanter mon refrain deux fois. J’ai essayé et … c’est resté !